30 juin 2014
Ca y’est !!! Lionel n’est désormais plus le patron de AB Energy, sa société de plomberie climatisation qui nous empêchait de pouvoir réaliser notre rêve !! Soulagé d’un poids immense, d’une source de stress permanent, il est enfin libre !! Nous pouvons donc nous lancer à 100% dans notre projet ! Et ça commence par une visite chez Leroy Merlin pour se constituer une nouvelle caisse à outils puisque son ancienne a été vendue avec la société !
Nous faisons quelques magasins (entre autres pour le mariage) et nous trouvons par hasard une annexe soldée à 50 % chez Cabesto ! L’annexe c’est le petit bateau gonflable type zodiac sur lequel on met un moteur (que nous avions trouvé d’occasion sur le bon coin) et qui nous sert pour nous rendre à terre lorsque nous sommes au mouillage dans une baie.
Un petit tour habituel chez Big Ship, notre fournisseur d’accastillage afin de récupérer du matériel et de commander des pièces manquantes (nous nous rendons chez Big Ship en moyenne une fois par semaine, mais notre visite est devenue quasi quotidienne depuis juillet). Nous récupérons notre radeau de survie à Toulon et nous essayons de l’installer… malheureusement, le pas de vis de la fixation est foiré, obligé donc de ramener le matériel et d’attendre encore 48 heures…
Premier essai en mer de notre annexe, "by night" (faudra peut être envisager de l'équiper de phares !) et réparation de la grand voile
Le début du mois de juillet devait coincider avec notre départ en Méditerranée afin de tester notre matériel… Les travaux ayant pris du retard à cause de la société de Lionel dont la passation a été plus longue que prévue, nous nous lançons à 200% afin de boucler au plus vite pour enfin lever l’ancre !
Nous démontons les filières pour les faire refaire car elles étaient un peu dénudées et donc dangereuses, je fignole mes housses de coussin confectionnés par la maman de Christine, Lionel installe un taquet sur le pont car nous avons installé un troisième ris dans la Grand Voile. (les taquets sont sur le roof de pont et servent à bloquer les bouts –cordes- lorsqu’on les borde – tend. Et un ris signifie de faire poser un troisième œillet dans la grand voile permettant de réduire la taille de la voile en cas de gros temps.
Puis vient le moment d’installer le fameux déssalinisateur… Il s’agit donc de tirer des tuyaux d’évacuation et d’aspiration dans les planchers du bateau… Un joli bordèle qui nous prendra une journée, Lionel d’un côté et moi de l’autre à essayer de faire passer les tuyaux dans des recoins sombres, exigus et très difficiles d’accès… Puis Lionel s’attèle à la partie « plomberie » (peut être déjà en manque de son job ?)… C’est la première fois qu’il installe ce genre d’appareil dans sa carrière de plombier, et c’est sur notre bateau… Une fois raccordé et branché, il ne restera qu’à tester l’engin en pleine mer (oui, déssaliniser l’eau du port de Bandol c’est pas terrible pour la machine et encore pire gouter l’eau !!)
Mais pour l’instant Iti Manawa est loin d’être apte à la navigation… en effet, un chantier après l’autre, il s’agit désormais de poser des jauges de niveau dans les réservoirs d’eau situés sous le matelas dans la cabine avant et sous le matelas de la cabine arrière tribord… Cela nécessite donc d’enlever tous les matelas et de vider les cabines… On croirait que la bateau a chaviré tellement que c’est la pagaille, l’espace est restreint, pas évident de déplacer d’immenses matelas dans nos quelques mètres carrés flottants…
Sans parler des branchements du nouveau GPS et des futurs panneaux solaires, radars et éoliennes que nous envisageons de raccorder dans les jours suivants, dès que la confection de l’arceau sera finalisée…Tiens, on n’avait pas encore vidée notre dernière cabine, celle qui est pleine de voiles et de matériel de planche à voile, kite surf… de Lionel… Et bien c’est chose faite puisqu’encore une fois, il faut tirer des câbles entre les appareils (qui seront situés à l’arrière du bateau) et le tableau électrique (au niveau de la table à carte, au centre). Nous passons encore une journée entière à simplement faire passer des cables électriques dans des gaines dont on ne soupçonnerait pas l’existence…Bien sûr la manœuvre est encore une fois complexe vue le peu d’espace disponible et la difficulté d’accès aux cables…
Tout ceci entrecoupé d’allers-retours à nos magasins fétiches, Big Ship à Bandol, Leroy Merlin et Castorama… du bal incessant des touristes en ville, de nos gentils voisins de ponton qui viennent constater l’évolution des travaux, les voiles que nous faisons adapter par notre artisan voilier Olivier et que nous promenons en diable dans tout Bandol… et surtout d’un mistral de dingue qui fait couiner le bateau pendant une semaine, à ne pas pouvoir en dormir tellement les pares batages sont esquichés entre les bateaux et que le vent poussent les uns contre les autres… Mais au moins on ne souffre pas de la chaleur !!
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Nous préparons également activement notre mariage qui se profile au 23 août… D’ailleurs, Lionel se fera « kidnapper » par ses potes un we pour son enterrement de vie de garçon afin de passer une journée quad, blob jump, baston de petits suisses et une soirée tapas, boite de nuit, le tout déguisé en petit marin !! Je le récupérerais le dimanche soir, aphone, égratigné au coude et genou, épuisé mais ravi !!
Et allez, une nouvelle semaine de travaux s’entame, gros morceau, le portique en Inox… Lionel a rendez-vous à Salon, chez Pascal, notre ami ferronnier afin de réaliser la fameuse armature qui se fixera à l’arrière du bateau, au dessus des barres à roue, et qui portera les panneaux solaires, l’éolienne et le radar.
Nous avions réalisé les plans en amont, en nous aidant d’autres modèles existants mais en adaptant un peu puisque Lionel avait récupéré de grands panneaux solaires habituellement réservés à l’habitat.
Il nous faut donc s’approvisionner en tubes inox et en raccords spécifiques… Avec notre petite 207 (et oui, le Jumpy de Lionel s’en est allé avec son nouveau propriétaire) nous nous rendons donc chez Descourds et Cabaux à Toulon pour récupérer plusieurs mètres de tubes… et là, pas de bol, ils sont exceptionnellement en rupture… Nous voilà donc en quète de notre fameux inox, avec nos deux barres de 5 mètres sur le toit (il nous en fallait ) ! Nous avons traversé la région PACA et nous avons fini par trouver à Marseille, dans un magasin situés dans les quartiers nord… On charge, direction Salon avec un bruit de dingue dans la voiture à cause des sangles tendues sur le toit pour tenir les barres… bref, on rigole bien en tous cas !
Je découvre alors ce qu’est la soudure inox à l’arc, armés de masques de protection pour les yeux… C’est fascinant de voir Pascal travailler cette matière et de se dire que ces points de soudure sont extrêmement solides et peuvent résister à d’énormes forces de pression…
Mais l’enchantement disparait rapidement à cause de la découverte de raccords en laiton chromé au lieu d’Inox… Le vendeur d’accastillage qui nous avait fourni les pièces s’étant trompé lors de la commande…. Impossible donc de souder les pièces entre elles, il faut trouver une solution alternative … Des jambes de forces sont assemblées aux quatre angles afin de consolider la structure… Mais la manœuvre prend du temps et n’est pas optimale…
De retour à Bandol, il s’agit de percer et de poser les socles et platines sur le bateau… Encore un sacré boulot car il faut transpercer la coque du bateau en quatre endroits différents, poser des contres plaques en dessous, toujours dans des endroits complètement inaccessibles…
Pascal nous ramène une partie de la structure qu’il a quasiment pu finaliser dans son atelier, l’heure de vérité sonne : le portique est-il conforme à nos attentes ? Nos plans ont-ils été suffisamment cohérents ? Il semblerait que oui ! Mais le tout nous semble un peu trop fragile au regard de notre programme de navigation… En effet, au cours de notre périple, nous risquons d’être confrontés à des mers parfois démontées, des vents violents et nous sommes dubitatifs quant à la solidité globale de notre portique…
Ce portique devait être la dernière étape avant notre tour en Méditerranée et il devait s’avérer relativement aisé et rapide à concevoir… Mais il en a été autrement… Nous décidons alors d’ajouter des jambes de renfort à plusieurs endroits… Ce qui implique de trouver encore de la matière première… un challenge en plein mois de juillet où tous les grossistes sont en rupture ! Malgré tout, nous parvenons à trouver un petit atelier bien fourni du côté de Toulon… Les travaux continuent, en plein cagnard, avec l’impatience qui monte et surtout le sentiment de se dire qu’il faudra trouver une meilleure solution avant LE grand départ, le risque de casse est trop important et notre sécurité entre en jeux… Lionel perce les tubes et fixe les raccords, quant à moi, je l’approvisionne en pièces que j’achète à Toulon dans un petit magasin bien achalandé mais très mal situé au niveau de l’accès routier… Mais je suis désormais incollable sur les boulons à têtes fraisées en nylstop, les coudes et les T de différents diamètres, à charnières…
Tous nos voisins de pontons observent le montage progressif de notre fameux portique et tous pensent qu’en effet, à terme, la structure risque d’être trop faible… Ils nous prêtent gentiment leur cartes nautiques de Corse en nous indiquant les meilleurs mouillages et bons plans… Et oui, car nous devrions déjà y être depuis plus d’un mois de l’autre côté de la Méditerranée !! Allez, on ne désespère pas ! On ne dort plus beaucoup ces derniers temps pour essayer d’être prêts le plus rapidement possible car on a déjà perdu beaucoup de temps et il nous faut impérativement tester le bateau en équipage réduit, avec le nouvel équipement et surtout que je m’entraine à naviguer !!!
Nous décidons donc de stopper les travaux et de les reprendre à notre retour de Corse et après le mariage, de manière à être opérationnels à la mi-septembre pour quitter définitivement le port de Bandol, direction l’Atlantique… Mais la météo est capricieuse et un coup de mistral sévère nous bloquera encore quelques jours au port… C’est l’occasion pour Lionel d’aller faire de la planche à voile entre Bendor et la Côte et d’aller jusqu’à Sanary ! Il aura pas tout perdu ! Quant à moi je potasse les bouquins techniques et je me documente un maximum sur nos futures escales et les indispensables à savoir avant de partir pour de bon…