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Iti Manawa

Iti Manawa

Les périples océaniques d'Emmeline et Lionel à bord de leur voilier Iti Manawa


Noël à Barcelone puis cap vers Gibraltar

Publié par Emmeline Moinier sur 14 Janvier 2015, 18:03pm

24 décembre 2014

Nous partons tôt le matin de port Balis, afin d’éviter de payer une –courte- nuit au port, direction Barcelone ! On a hâte d’arriver car on sait que sur la route, roulent nos parents pour nous retrouver et fêter Noël tous ensemble !

Nous partons avec un bon petit vent, on espère arriver avant la famille afin de repérer un endroit où fêter le réveillon du soir et faire quelques emplettes à offrir pour le passage du Père Noël ! Malheureusement, le vent tombe complètement et nous sommes obligés de démarrer le moteur pour rejoindre la ville ! D’ailleurs, nos parents y seront avant nous et nous téléphonent pour nous indiquer que tout est réservé pour le soir, ils n’attendent plus que nous !

Nous voilà enfin dans le chenal de Port Vell, le port touristique et central de Barcelone. Au loin nous apercevons la Sagrada Familia entourée par ses grues ! Il fait un temps superbe, presque chaud ! Nous contactons la capitainerie pour savoir où amarrer le bateau, et là, on nous signale qu’il n’y a plus de place pour les bateaux de 13 mètres, il ne reste que la place pour un bateau de 20 mètres qu’on veut bien nous accorder pour ce soir au prix de celle de 13 mètres, mais que ce ne sera pas possible demain ! Bon, on réglera ça après !

iti Manawa au centre de Barcelone, Port Forum

iti Manawa au centre de Barcelone, Port Forum

Au loin, derrière les barrières du port, on aperçoit nos parents qui nous font de grands gestes, ils sont là ! Quel bonheur de les retrouver enfin, de les serrer dans nos bras et de savoir que nous partagerons ce soir le repas de Noël tous ensemble ! Après des formalités interminables à la capitainerie, il est temps de se préparer pour le Réveillon !

J’ai droit à ma coupe de cheveux à domicile par Maman…Même si c’est pas très droit, au moins, c’est plus court et plus rapide à sécher ! Allez, faut enfiler robe, collants et chaussures à talon, ça fait tout bizarre, direction le restaurant qui se trouve à l’intérieur de l’hôtel de nos parents, à seulement une centaine de mètres du bateau, c’est génial !

Le soir, nous sommes les seuls au restau ! On a droit à trois bouteilles de champagne pour nous 6 ! Après un apéro au mojito et pina colada, on enchaîne avec des tapas de calamars à l’andalouse, de la charcuterie, du pain à la tomate, des couteaux et du poulpe ! puis vient le plat principal, ce sera côtes d’agneau avec des frites ! Pas commun comme repas de Noël ! Mais on rigole bien sous l’effet du champagne et on est tellement heureux d’être ensemble, c’est formidable (même si on se gèle un peu dans cet immense restaurant rien que pour nous !). On se couche le ventre bien plein, et l’esprit serein de retrouver nos petits parents dès le lendemain matin au petit déjeuner, à bord !

Repas de Noël version "tapas"
Repas de Noël version "tapas"

Repas de Noël version "tapas"

Et oui, le 25 au matin, on voit débarquer notre petite famille à bord d’Iti Manawa (après avoir galérer pour avoir un laisser passer pour entrer sur le port ! c’est que ça rigole pas avec la sécurité !) et nous engloutissons panettone, pain et café dans la joie et la bonne humeur ! Même papa n’est presque pas malade !

Puis nous passons la journée à visiter la splendide ville de Barcelone, à se faire un délicieux restaurant tapas le midi, des bières dans des bars atypiques, dans une ambiance détendue et joviale ! Nous avons même le privilège de voir les bateaux de la World Race de Barcelona, des imoca pilotés par les meilleurs marins de la planète, dont le départ est prévu pour le 31 décembre ! Le soir, nous dégustons le foie gras maison confectionné par papa sur le bateau, on se régale ! Iti Manawa clignote de toutes parts avec ses petites lumières, il a chaud au cœur d’avoir des invités aussi prestigieux !

World Race de Barcelona, en famille !World Race de Barcelona, en famille !
World Race de Barcelona, en famille !
World Race de Barcelona, en famille !World Race de Barcelona, en famille !

World Race de Barcelona, en famille !

Repas de réveillon, avec foie gras "maison"

Repas de réveillon, avec foie gras "maison"

Barcelone, ses bars, ses bières !
Barcelone, ses bars, ses bières !Barcelone, ses bars, ses bières !
Barcelone, ses bars, ses bières !Barcelone, ses bars, ses bières !Barcelone, ses bars, ses bières !

Barcelone, ses bars, ses bières !

Le 26 décembre, après la visite du parc Guël, on se ballade et on mange les fameux « chocolat con churros » délicieux ! On aimerait que le temps se fige ici mais dès le lendemain, chacun doit reprendre la route et c’est avec une immense émotion qu’on se dit aurevoir, pour de bon cette fois-ci, on se retrouvera de l’autre côté de l’Atlantique la prochaine fois !

P'tits déj' à bord ! Visite du Parc Guël et de quoi se réchauffer "chocolate con churros"
P'tits déj' à bord ! Visite du Parc Guël et de quoi se réchauffer "chocolate con churros"P'tits déj' à bord ! Visite du Parc Guël et de quoi se réchauffer "chocolate con churros"
P'tits déj' à bord ! Visite du Parc Guël et de quoi se réchauffer "chocolate con churros"

P'tits déj' à bord ! Visite du Parc Guël et de quoi se réchauffer "chocolate con churros"

Mais après examen de la météo, nous décidons de rester au port une nuit de plus, en effet, on annonce force 10 au large pendant deux jours… Pourtant tout à l’air calme à Barcelone, il y’a une petite brise qui souffle mais rien de bien méchant. Nous prenons en compte tout de même cet avis de tempête au sérieux et finalement bien contents d’être bloqués dans une ville si agréable !

Nous en profitons également pour faire tourner une lessive… et ça tourne au ridicule…en effet, la marina dans laquelle nous nous trouvons est flambant neuve et tout n’est pas encore opérationnel… D’ailleurs, tout le port est victime d’une coupure de courant pendant presque 12 heures… du coup, nous trimbalons nos trois cabans de linge sale à travers toute la marina dans l’espoir de trouver une machine à laver qui fonctionne… Bien non, va falloir aller en ville, mais d’abord, nous devons impérativement trouver un ship afin d’acheter un adaptateur de prise de quai espagnol… On promène nos sacs dans la ville et on finit par trouver le fameux magasin, juste à côté de la laverie ! L’étendage est assez rigolo sur le bateau, au milieu du port… ça fait un peu « gitans » au milieu des installations flambantes et des gros yachts !! pas grave, la bonne brise aura vite fait de tout sécher ! et nous profitons de l’après midi pour aller visiter l’aquarium, en attendant de découvrir tous ces poissons en vrai, dans l’océan !

Jour de lessive à Barcelone !Jour de lessive à Barcelone !

Jour de lessive à Barcelone !

Le lendemain, la météo est toujours défavorable, en revanche, des vagues énormes appellent Lionel pour aller surfer ! Direction la plage et Lionel se fait une bonne petite session de surf en paddle, il est ravi ! ça vaut bien une petite gaufre au Nutella et des petits tapas le soir pour fêter notre dernier jour en ville avant « la » reprise de la mer !

Un peu de surf pour LioUn peu de surf pour LioUn peu de surf pour Lio
Un peu de surf pour LioUn peu de surf pour Lio

Un peu de surf pour Lio

Faut bien une gaufre pour se remettre avant de reprendre la mer !
Faut bien une gaufre pour se remettre avant de reprendre la mer !
Faut bien une gaufre pour se remettre avant de reprendre la mer !

Faut bien une gaufre pour se remettre avant de reprendre la mer !

Le matin du 29 décembre 2014

Nous voilà en mer, un peu tristes de laisser cette ville si agréable mais décidés à rejoindre les latitudes un peu plus chaudes ! Dehors, la houle est très désagréable, sans doute les résidus des deux jours de fort vent au large… En plus, le vent est très faible, on « subit » un peu cette mer houleuse quelques heures et on se décide à mettre un peu le moteur pour sortir de la baie et trouver un peu d’air au large… C’est chose faite, le bateau avance désormais à 6 nœuds avec un vent de force 3 à 4, qui nous pousse doucement jusqu’à Tarragone, avec quelques rafales parfois un peu fortes.

Nous arrivons au port vers 23h, j’essaie de sauter à quai pour aller amarrer le bateau et je m’écrase lamentablement sur le béton de la terre ferme… J’y déchire mon pantalon de ski, mon fuseau en lycra et je gagne un superbe bleu au passage… Lionel a du mal à comprendre comment j’ai autant de mal à évaluer la distance entre le bateau et le quai… bah, chacun son truc ! Et mon stress constant me fait perdre tous mes moyens : j’ai eu beau m’entraîner toute la journée à faire des nœuds d’amarrage, les avoir fait quand nous étions à Bandol sans problèmes et bien là, rien, on dirait une tortue devant un peigne, une neuneu avec un bout de corde, devant une bite et un bateau… Lionel est d’autant plus désespéré de constater que sa femme est parfois à la masse complet…

Bref, ce sera une nuit sans électricité car nous sommes sur des quais avec des grosses prises et nous n’avons pas le bon adaptateur… Un ptit couscous vite fait et on démarre le chauffage central car il fait seulement 11 degrés à l’intérieur… Une houle assez forte berce le bateau, on n’y prête pas attention, on se dit que c’est de la houle « résiduelle »… Cependant, vers 23h, il me semble comprendre qu’il y’a un BMS annoncé à la VHF… Mais la mauvaise réception, additionnée de mon espagnol approximatif ne me permettront pas de comprendre « les tenants et les aboutissants » du bulletin…

C’est donc à 7H30, le mardi 30 décembre 2014 que nous quittons le port de Tarragone, en direction de Valence… Le vent est de Nord/Nord Ouest, force 3 à 4, il fait un froid glacial… Depuis quelques jours, nous naviguons en vêtements de ski, manque plus que les forfaits… Je porte quand même 4 couches en haut (mi laine-mi polaire), avec ma veste de quart par-dessus, un bandeau polaire autour de la tête, et par-dessus, un bonnet du Pérou, un fuseau en lycra avec un pantalon de ski, deux paires de chaussettes (une première en soie et une deuxième de ski), des sous-gants et des moufles… Malgré tout cet « apparat » et un air de bibendum, et bien je suis gelée sur place au bout d’un quart d’heure à la barre… C’est donc Lionel qui pilote le bateau la plupart du temps…

Ce matin là, il fait particulièrement froid, sensation renforcée par la force du vent et par la diarrhée qui me tiraille depuis quelques heures (oui, vous saurez TOUT et vous allez comprendre pourquoi).

Je suis à la barre, Lionel fait le point en bas, en l’espace de quelques minutes, le vent monte, sensiblement… On enroule un bout de génois, on prend un ris. Ça monte encore, je commence à être très impressionnée, nous sommes travers au vent, les vagues grossissent peu à peu et viennent « aplatir » le bateau… Nous décidons de prendre tous les ris et lors de la manœuvre, le vent continue d’augmenter encore… Je propose à Lionel de carrément affaler la Grand Voile car le bateau fuse déjà à plus de neuf nœuds, c’est suffisant ! Et nous avons eu raison… Le vent s’est emballé de plus belle, les vagues déferlaient dans des nuages d’écumes tourbillonnants… Il ne nous restait plus qu’un petit bout de génois enroulé et le bateau gravissait les miles à pleine vitesse ! Le pont était régulièrement enseveli par d’énormes vagues et le bateau couché entre deux lames… J’avais l’impression de revivre un peu le jour de notre départ, mais cette fois, bien que très impressionnée, je savais que le bateau et le capitaine étaient capables d’affronter ce genre de météo, je souhaitais juste au fond de moi que ça en finisse au plus vite !

Bien sûr, l’envie d’aller aux toilettes arriva au beau milieu de cette « tempête »… Cramponnée tant bien que mal aux cabinets, tout à coup, le bateau s’est couché violemment, à un degré de gîte que je ne soupçonnais même pas possible, accompagné d’un puissant bruit de ruissellement et de tous les bruits des ustensiles à l’intérieur des placards s’entrechoquant ! Bordel !!, mais qu’est ce qu’il se passe encore ??? Je sors en trombe des wc pour vérifier si mon mari capitaine était toujours dehors : je l’aperçois trempé des pieds à la tête, m’expliquant que nous nous sommes faits prendre par une énorme vague déferlante qui a couché le bateau… J’ai envie de pleurer, je me demande ce qu’on fout là, prendre des risques comme ça, c’est insensé, on est là pour se faire plaisir, par pour se faire peur et se mettre en danger !! Dans ma tête, tout le projet est remis en question, je ne veux pas vivre ce genre de situation régulièrement, est-ce que je suis réellement faite pour ce genre de vie, sur l’eau ? ce n’est pas mon élément, en plus il fait froid et j’ai peur…

Mais bon, sur l’instant, j’essaie d’assister au mieux Lionel qui barre comme un chef. J’aperçois sur le GPS qu’après le cap de Tortosa, de nombreux bateaux de pêche naviguent. Je suppose donc que dès que nous aurons passé la pointe du cap, ça va se calmer. Lionel a du mal à garder le cap et nous sommes proches des côtes et des hauts fonds sablonneux. Encore quelques belles déferlantes mettent Iti Manawa et son équipage à rude épreuve… Je suis hyper stressée et malgré tout, Lionel le ressent… Il s’est cramponné comme il a pu lorsque la grosse vague nous a couchée et il était désolé de savoir que j’étais sur mes cabinets à ce moment fatidique… Pas grave, j’avais des lingettes pour tout nettoyer, moi compris…

Peu après le passage du cap, le vent et la mer se sont calmés et nous avons repris une navigation plus clémente, en observant les pêcheurs challutant leurs filets. Ils étaient des dizaines, de toutes part, il fallait slalomer entre les bateaux pour les éviter !!

Passage du cap Tortusa, on n'a pas rigolé...
Passage du cap Tortusa, on n'a pas rigolé...

Passage du cap Tortusa, on n'a pas rigolé...

Nous reparlons de cet épisode malencontreux qui n’était pas annoncé dans les météos envoyées par Jackie et nous souhaitons juste sortir au plus vite de cette Méditerranée capricieuse et si imprévisible… L’accalmie est de courte durée, le vent se relève mais moins fort cette fois, et à l’arrière. Nous tangonnons le génois car c’est trop risqué de hisser le SPI, on est peut être toujours sous BMS… La bateau avance à un bon 7 nœuds sous cette voilure « en ciseaux », c’est-à-dire que nous avons mis le bras de tangon sur le génois pour le maintenir bien ouvert et qu’il se gonfle au maximum.

Puis le vent tourne et nous nous retrouvons au près. Le bateau avance bien, toujours à 7 nœuds et je parviens à finir de préparer la tartiflette que j’avais commencée la veille, prévue pour le repas de midi mais finalement annulée et remplacée par du riz à la cocotte pour cause de météo et état intestinal catastrophiques.
Nous avançons bien malgré le froid et nous pénétrons dans la nuit sombre avec impossibilité de s’arrêter avant plusieurs miles, pas de port ! pas grave, la tartiflette embaume le bateau, nous réchauffe les boyaux et nous redonne le moral ! (cuisinée à la gîte au près serré : pas facile, même en étant retenue par une sangle !). Le ciel est illuminé par des milliers d’étoiles scintillantes, la lune brille de mille feux, à la radio, des chansons douces qui masquent un peu le bruit du vent et des vagues… Je suis couchée dans le cockpit, les yeux vers le ciel… en digérant difficilement la tartiflette quand même, c’était peut être pas une si bonne idée pour moi...

Navigation de nuit, pleine lune

Navigation de nuit, pleine lune

Nous arrivons à deux heures du matin dans la marina de Port Buriana. Lionel bricole encore 15 minutes la prise pour que nous puissions avoir le chauffage ce soir et l’eau chaude.
Au total, nous aurons fait 107 miles en 14 heures, nous aurons eu des vents de force 7 à 8 en Nord, Nord Ouest, puis du vent arrière de force 2/3 et enfin du Sud en force 3 /4. Chaque navigation est différente, des sensations inédites, nouvelles et incomparables avec les précédentes. Avec le temps et l’expérience, même si c’est toujours aussi impressionnant et spectaculaire (le mer est un spectacle permanent) on réalise que notre bateau et son capitaine sont très performants et capables d’affronter les pires situations. Reste plus qu’à former le mousse !!

En ce dernier jour de l’année 2014, nous décidons de rallier Valence pour y passer le passage du cap 2015 (celui-ci nous fait moins peur !). Après seulement trois heures de sommeil, nous voilà de nouveau au près avec un bon petit vent de force 3 à 4.ça gîte encore ! J’essaie de me reposer un peu à l’intérieur car le froid est toujours aussi saisissant dehors, Lionel semble résister, il a quand même mis des chaussures pour préserver ses « capillaires ». Il est heureux et constamment à la barre, ça lui plaît, on sent qu’il s’éclate, il règle les voiles au millimètres, il fait des essais, et cherche à rendre le bateau toujours plus performant. Il m’avoue qu’il progresse énormément et découvre les subtilités de ce bateau qu’il trouve vraiment agréable à barrer même si le troisième ris aurait mérité d’être un peu plus haut afin de conserver un mini bout de grand voile dans les « tempêtes ». Je confirme, et je félicite mon mari capitaine pour sa bravoure, ses connaissances et sa patience. Je suis fière de lui, il m’épate ! Sans lui, c’est sûr que je ne serais pas là (même si parfois je me demande vraiment ce qu’on fout là !!!) Il parvient même à parler anglais à la VHF pour s’annoncer dans les ports !

Arrivés à Valence, nous amarrons Iti Manawa à la place attribuée par la capitainerie et nous sortons profiter des quelques dernières minutes de soleil à terre. Nous sommes juste derrière la digue « des surfers ». Une belle houle promet des surfs sympathiques pour Lionel qui reluque le spot avec envie ! En attendant il nous faut nous ravitailler en produits frais, pas évident de trouver un supermarché dans le quartier, tout est fermé ! Puis avec nos courses, nous faisons un petit tour rapide pour trouver un éventuel bar à tapas où fêter le passage à 2015. Pas grand-chose d’ouvert, c’est glauque alors on s’achète un gateau au chocolat blanc, au cas où !! Sur le retour, on va voir les pontons de la Coupe de l’America, puisque Valence avait été la ville ambassadrice en 2007. C’est impressionnant tous ces bâtiments, dommage qu’ils soient vides, en tous cas, tout est bien arrangé, les jardins sont très agréables. Nous décidons de rester le jour suivant pour profiter de la ville qui a l’air très agréable.

Visite très agréable de Valence
Visite très agréable de ValenceVisite très agréable de Valence
Visite très agréable de ValenceVisite très agréable de ValenceVisite très agréable de Valence

Visite très agréable de Valence

De retour au bateau, nous levons nos verres de Banuyls à l’année 2015, nous savourons les « paquets gourmands » offerts par nos voisins et amis de pontons Bandolais en pensant bien à eux ! On se fait une soirée tapas à bord, et le banyuls et la fatigue accumulées des jours derniers aura raison de nous… 22h, nous gravissons notre lit jusqu’à 10h le lendemain matin !

Bonne année 2015 à tous !

Bonne année 2015 à tous !

Petite session de surf pour Lionel pour démarrer l’année du bon pied ! Pour ma part, je m’occupe un peu du bateau et de moi ! Puis nous décidons d’aller visiter Valence, une ville absolument ravissante, très belle architecture, très cossue, moderne. Nous suivons le « poumon vert » de la ville, un large parc qui traverse la ville sur le quel on rencontre le musée des sciences, le musée océanographique et tout un tas de monuments modernes. Puis nous rentrons au cœur de la vieille ville : certaines façades sont superbes, d’art hispano mauresque… Nous nous promenons jusqu’à la tombée de la nuit, il y’a beaucoup de monde, la ville s’illumine, c’est encore plus somptueux ! Nous assistons à la messe dans la basilique puis dans la cathédrale, juste grandiose ! Après plus de 6 heures de marche urbaine, nous rentrons au bateau, éreintés, juste le temps de se connecter –difficilement- à Internet pour donner un peu de nouvelles sur le blog et souhaiter une bonne année à tous !

Session 2015 de surf pour LioSession 2015 de surf pour LioSession 2015 de surf pour Lio
Session 2015 de surf pour LioSession 2015 de surf pour Lio

Session 2015 de surf pour Lio

2 janvier 2015.

Retour sur l’eau, en partant de Valence, le vent souffle bien, nous démarrons au près bon plein, puis petit à petit, le vent baisse, ça se prolonge un peu, puis de petites risées viennent souffler dans nos voiles. Nous décidons tout de même de passer une courte nuit au port de Denia, juste avant le Cap de Nao car, comme toujours, le passage des caps, surtout la nuit, peut s’avérer parfois musclé et, de plus, nous constatons qu’il n’y a pas de ports avant un bon moment, donc pas de repli possible en cas de « tempête » inattendue ! D’autre part, notre feu tribord ne fonctionne plus, un peu dangereux de naviguer de nuit donc !

Nous trouvons une petite place en bout de panne, entre les cargos, les bateaux de pêche et les bateaux navettes en partance pour les Iles Baléares. C’est cool, on a le chauffage ce soir du coup !

Au matin du 3 janvier 2015, nous voilà en direction du passage du Cap de la Nao. Au départ, le vent est quasi nul, Lionel en profite pour monter au mât afin d’aller donner un ptit coup de WD 40 car notre anémomètre (le petit tourniquet qui mesure la vitesse du vent) semble ne fonctionner qu’au-delà de 20 nœuds, en dessous, il indique zéro… Puis il démonte le feu avant qui ne fonctionne plus, examine le matériel et oublie de remettre le capot du feu qui reste sur le pont à l’avant du bateau… Capot qui sera emporté par les vagues dans la journée…

Passage du Cap de La Nao, presqu'aussi beau que les calanques Marseillaises
Passage du Cap de La Nao, presqu'aussi beau que les calanques MarseillaisesPassage du Cap de La Nao, presqu'aussi beau que les calanques Marseillaises
Passage du Cap de La Nao, presqu'aussi beau que les calanques Marseillaises

Passage du Cap de La Nao, presqu'aussi beau que les calanques Marseillaises

Nous assistons au lever de soleil sur les calanques en amont du cap, c’est presqu’aussi beau que les Calanques de Marseille finalement, ça nous rappelle des souvenirs (certes, la dernière fois que nous sommes passés dans ces calanques marseillaises, c’était pour se prendre carton, lors de notre départ, mais les fois d’avant, c’était bien plus agréable, on y avait même mouillé l’été dernier !).

Puis le vent se relève, un peu… Juste sous le cap, il tombe complètement, Lionel m’indique que nous sommes dans « le trou du couillon »… heu… je l’observe enrouler un bout de génois… bizarre, ça ne me dit rien qui vaille… Le petit bateau de pêcheurs juste à côté de nous fait demi tour également… Mauvais signe… et là, comme par « magie » (magie noire !), le vent se lève et avec lui, une espèce de mer formée et cassante. Allez, c’est reparti, nous naviguons au près serré, le degré de gîte est important et surtout le bateau tape dans le creux des vagues, c’est violent et fatiguant. Chaque « plat » dans les vagues semble faire souffrir le bateau, nous avançons péniblement dans cette mer tourmentée… On observe tout de même un gros poisson lune au milieu de l’écume, faut dire qu’il y’ a tellement de pêcheurs par ici que la faune aquatique semble avoir fui les parages !

Nous pensons que la mer et le vent vont redescendre peu après le passage du cap, eh bien pas du tout ! ça continue encore et encore, c’est loin d’être plaisant, bien au contraire !Au bout d’un moment je commence à m’énerver, impossible de rien faire l’intérieur tellement on est balloté de tous les côtés, le bruit du bateau qui s’abat dans les vagues est vraiment pénible, j’en ai marre et je le dis ! Lionel est à la barre, le pauvre, il n’y est pour rien et lui aussi n’apprécie pas de voir notre bateau souffrir comme ça ! On décide de gréer l’ORC afin de préserver un peu notre génois que l’on a enroulé car le vent crée des tensions énormes dans les voiles. Et là, Lionel réalise qu’il a oublié de remettre le capot sur le feu avant et que les vagues balayant le pont l’ont emporté…Grrrr

C’est parti, mise en place de l’étai largable par Lionel à l’avant du bateau, quand il revient dans le cokpit, il est trempé le pauvre, c’est que ça mouille devant, le bateau plonge régulièrement dans les vagues qui recouvrent l’étrave ! Puis il faut sortir la voile, l’amener, la déplier et enfiler les mousquetons au fur et à mesure que je hisse au winch. Notre avancée est très lente car le bateau est très près du vent et que sa course est freinée par ses incessants « plongeons à plat » dans les vagues… Je n’en vois plus la fin, les petits caps se succèdent, tous aussi désagréables les uns que les autres même si certains sont très typiques … a plusieurs reprises, je glisse dans le bateau, je tape dans les marches, je ne sais plus comment me mettre tant nous sommes au près serré, et le vent souffle en rafale lorsque nous approchons trop près de certains caps, c’est épuisant, et ce jour là, j’en ai ma claque de la navigation…

Une journée de navigation au près serré !
Une journée de navigation au près serré !
Une journée de navigation au près serré !
Une journée de navigation au près serré !
Une journée de navigation au près serré !
Une journée de navigation au près serré !
Une journée de navigation au près serré !

Une journée de navigation au près serré !

Nous décidons de nous « poser » pour la nuit, afin de récupérer de cette journée éreintante et un peu inutile même si nous parcourons tout de même 66 miles !

Arrivés au port d’Alicante vers 00H30 et un peu sur les nerfs, nous optons pour la première panne que nous trouvons, non loin, la fête dans une boite de nuit bat son plein et nous entendons les « booms booms » de la sono résonner, ça change des « plafs plafs » mais nous on voudrait juste du calme !! Nous finissons d’amarrer le bateau, je suis déjà à l’intérieur en pensant la douche chaude dans laquelle je vais sauter lorsque j’entends « Olà… » et Lionel répondre qu’on vient juste d’arriver… Bon, ça sent pas bon l’histoire. Le gars demande tous les papiers du bateau, les nôtres, et de bien vouloir le suivre au bureau… Mince, cette fois, ça passera pas (à moins de tomber sur une âme charitable). Je laisse Lionel gérer, moi je ne suis plus bonne a rien… Lorsqu’il revient, je lui demande pourquoi c’était si long et surtout combien cette nuit nous coûtera… Et là, pour conclure cette journée de « merde », Lionel m’annonce que notre étape nous coûtera 64 euros !!! J’hallucine, au départ je crois à une blague, ou pire, une amende ! Mais non, c’est le prix en fonction de la largeur… D’épuisement et d’énervement, je fonds en larmes. Lionel tente de me réconforter même si lui aussi en a gros sur la patate ! L’avantage d’être arrivés à 00H30 c’est que nous sommes déjà le jour d’après et qu’ils nous ont comptabilisé le nuit suivante, pas celle-ci… On s’endort finalement, malgré la musique de la boite de nuit, et la forte houle dans le port…

Le dimanche matin, temps radieux… On décide d’amortir nos 65 euros en ne repartant que le lundi matin, ce qui nous permettra de passer au ship afin de remplacer notre feux avant cassé (et perdu !). Nous réalisons que la Volvo Race (fameuse course de bateaux autour du globe) a démarré d’Alicante en octobre dernier. A cette occasion, il y’a un musée temporaire consacrée à l’évènement. Un des bateaux des éditions précédentes est exposé à l’extérieur et dedans, l’historique de course depuis sa création, les modèles des bateaux, des explications techniques qui passionnent Lionel. Il y’a même le centre de contrôle en direct puisque la course est en cours. On nous propose de tester le « simulateur ». Bah, c’est pas comme si on faisait du bateau tous les jours… Allez, on tente cette petite cabine, et là, nous sommes projetés dans la course : de vrais films de la course défilent, un brumisateur nous asperge le visage et nous sommes chahutés gentiment afin de recréer les sensations de la course ! Les images sont absolument spectaculaires, j’en ai la chair de poule et j’espère juste qu’on ne sera jamais confrontés à ce genre de situation ! D’énormes déferlantes s’abattent sur les bateaux, les coureurs sont emportés sur le pont, c’est trop impressionnant ! Je verse une larme car même si c’est loin de ce qu’on est en train de vivre, on s’en rapproche un peu finalement… Les yeux de Lionel brillent, il est emballé, il veut tester un jour la navigation sur ces bateaux de l’extrême. Bah, ça sera sans moi, c’est sûr !!

Puis nous grimpons en haut de la forteresse qui domine la ville et la grande baie. Un petit vent souffle, le temps idéal pour naviguer ! ça sera pour demain avec, on l’espère, d’aussi bonnes conditions. Quelques emplettes puis tentative de connexion Internet, au prix ou on paye la Marina ! Et bien non ! Pas d’Internet au bateau ! Avec nos ordi, on se rend au « salon » et on demande s’ils peuvent faire quelque chose, c’est un comble ! On nous ouvre le salon privé et enfin nous voilà reliés au monde moderne !

Le port d'Alicante

Le port d'Alicante

5 janvier 2015

Après avoir trouvé notre feu et ampoule dans le ship de la ville, nous voilà décidés à faire notre première navigation de nuit avec prise de quart afin d’accélérer un peu notre progression vers Gibraltar… Le vent de Nord Nord Est nous pousse doucement, c’est enfin agréable, même la température semble être plus clémente ! Puis le vent tourne au Sud… pas terrible, ca veut dire encore du près. Mais comme il n’est qu’à force 2-3, c’est largement gérable… Après le dîner, je vais direct au lit car la mer et le vent sont calmes, propices au sommeil. En haut, Lionel passe le cap de Palos sans encombres, il fait même des petites pointes de vitesse.

Puis vient mon tour, c’est un peu l’angoisse pour moi-même si la lune pleine illumine largement le ciel étoilé… Un petit thé préparé par mon cher mari et me voilà sur le pont, bien emmitouflée sous toutes mes épaisseurs. Nous faisons route au large de Carthagène, dans le Golfe de Vera, c’est truffé de nombreux cargos et nous sommes dans leur rail. J’active le pilote automatique et je fais le guet. Régulièrement je descends jeter un œil au GPS pour faire le point et vérifier que notre route ne croise pas celle d’un cargo car ils naviguent très vite, certains à presque 20 nœuds.

Soudain, je m’aperçois que nous sommes en route de collision avec l’un d’entre eux que je n’avais pas remarqué car il était sous mon génois. Je descends réveiller Lionel car il va falloir virer de bord. Le pauvre, ça fait juste une heure qu’il est couché ! Il sort sur le pont, plein de sommeil, on effectue le virement de bord et il redescend jeter un œil au GPS lorsque je lui dis que le cargo nous fait des « appels de phare », on réalise simultanément que de son côté, le cargo a lui aussi changé de trajectoire pour nous éviter et qu’on se retrouve face à face ! Malheur, ce n’étaient pas des appels de phare de remerciements bien au contraire !! On revire de bord en vitesse et l’on voit le cargo s’éloigner enfin de notre petit voilier… Ouff, on l’a échappé belle, ça aurait fait un sacré trou dans la coque si on était entré en collision !! Le reste de mon quart se passe sans embûche, nous nous sommes écartés de la route des cargos, le bateau est sous pilote, le vent a un peu baissé, je laisse mon capitaine dormir tranquillement jusqu’à 10h !

Après une fin de matinée agréable et ensoleillé, le vent se relève peu à peu… De face, encore… On n’avance pas et nous n’avons pas couvert une grosse distance durant la nuit… On avait prévu de passer le cap de Gata avant la nuit mais notre progression est difficile, surtout quand une mer formée commence à accompagner le vent… Nonnnn, encore du près serré pour ne pas perdre de cap et allez, ça retape encore, le bateau retombe lourdement dans les vagues… La position est une fois de plus tellement désagréable… Puis le vent semble monter encore, ce qui signifie passer le cap, vent de face, de nuit et naviguer encore plusieurs heures avant de trouver le premier abri…

Du coup, on décide de s’arrêter au dernier port avant le cap… Et là, oh malheur, un port marchand, juste à côté d’une centrale électrique ! On se croirait à Fos sur Mer, ça nous manquait un peu sans doute !! On pénètre dans l’enceinte du port, au milieu des cheminées, une odeur nauséabonde, un cargo de près de 300 mètres est amarré… Mais aucun voilier et pas d’amarrage adéquat… Lionel appelle tout de même à la VHF mais notre demande restera sans réponse… On finit par se décider à mouiller devant le petit village, non loin d’autres cargos eux aussi à l’ancre ! Pour un premier mouillage, c’est plutôt atypique ! Un coup de chauffage central, un bon cassoulet et demain nous serons d’attaque pour passer le dernier gros cap et passer en mer d’Alboran !

Navigation de nuit, lune "rousse" et l'arrivée sur notre premier mouillage, on se croirait à Fos Sur Mer !
Navigation de nuit, lune "rousse" et l'arrivée sur notre premier mouillage, on se croirait à Fos Sur Mer !
Navigation de nuit, lune "rousse" et l'arrivée sur notre premier mouillage, on se croirait à Fos Sur Mer !
Navigation de nuit, lune "rousse" et l'arrivée sur notre premier mouillage, on se croirait à Fos Sur Mer !
Navigation de nuit, lune "rousse" et l'arrivée sur notre premier mouillage, on se croirait à Fos Sur Mer !

Navigation de nuit, lune "rousse" et l'arrivée sur notre premier mouillage, on se croirait à Fos Sur Mer !

05 janvier 2015

Nous quittons notre mouillage « idillyque » et nous partons au portant (au vent arrière) avec un bon force 5 ! Le bateau fuse et fait des surfs incroyables ! Bien que brumeux, le paysage est somptueux, de hautes montagnes surplombent la mer et l’on aperçoit enfin le cap au loin ! Le vent baisse un peu et la houle avec et nous passerons le cap au surf à 10,5 nœuds, direction Malaga pour une dernière navigation de nuit avant les vraies, celles de l’Atlantique !

Lorsque le soleil se couche, la brume masque la lune et la nuit est noire d’encre, c’est très impressionnant, heureusement que nous apercevons au loin les lumières de la côte, de la Baie d’Alméria, ce qui me rassure un peu… Mais j’avoue que les premières minutes sont pesantes et lourdes et j’ose à peine passer une tête à l’extérieur pour voir si Lionel est toujours à son poste ! Puis la lune parvient enfin à percer l’épaisse couche nuageuse et éclairer un peu le pont. Une bonne plâtrée de pâtes pour assurer la nuit à venir et je vais au lit pendant que Lionel reste à la barre pour le premier quart. Nous sommes vent arrière et nous avons opté pour tangoner le génois et affaler la grand voile afin d’éviter les risques d’empannage, fatales de nuit ! Le bateau tangue de droite à gauche car la houle est assez forte, c’est plutôt désagréable, surtout pour essayer de trouver la bonne position dans le lit, ça donne limite mal au cœur… Impossible de dormir, je passe le relais à Lionel, et le vent baisse peu à peu, du coup, les mouvements d’oscillation du bateau se calment aussi, ce qui lui permet de piquer un somme… Pendant ce temps-là, je fais le guet sur le pont et je bouquine… C’est long la nuit !

Passage en Mer d'Alboran, au surf à plus de 11 noeuds, voiles en ciseaux
Passage en Mer d'Alboran, au surf à plus de 11 noeuds, voiles en ciseauxPassage en Mer d'Alboran, au surf à plus de 11 noeuds, voiles en ciseaux

Passage en Mer d'Alboran, au surf à plus de 11 noeuds, voiles en ciseaux

Nous avançons bien malgré tout et nous décidons de tirer jusqu’à Malaga afin de visiter la ville. Je vérifie rapidement les tarifs d’une des marina, 115 euros la nuit, on va éviter ! On rentre donc dans la port, il y’a plein de gros paquebots partout, on s’amarre à un quai, à côté d’autres bateaux, au plein cœur de la ville, et nous tentons de trouver la capitainerie afin de demander les tarifs mais en vain ! Affamés tous les deux, et amarrés face à petit snack, on décide d’aller grignoter un morceau.

Une heure après, nous voilà de retour au bateau, attendus par la brigade du port… Tout sourire, on leur explique qu’on les cherchait pour demander le chemin de la capitainerie. Sur ce, l’un des policiers nous dit que pour rester 24 heures, cela nous coutera 145 euros, qu’il faut payer immédiatement. En rigolant, on leur dit qu’à ce prix là, on repart illico ! Mais ils nous ont confisqué les papiers du bateau et notre prise de quai, donc impossible de repartir. On parlemente pendant un moment mais notre espagnol trop mauvais et leur anglais inexistant, ne permet pas de trouver un accord. Au lieu de ça, on voit débarquer le responsable de la police qui exige le paiement des 145 euros pour avoir foulé le quai simplement 1h30 ! C’est abusé, Lionel commence à s’énerver un peu et tente de lui expliquer pour la énième fois que nous les avons cherché, pas trouvé et qu’on s’en va sur le champ, que « , we walked over there, we didn’t find the capitainery and we don’t want to pay just to put one foot on the floor, and 145 euros it’s just enorm for us, we are not Rotchild hein ?!! » c’était énorme, Lionel énervé qui parlait dans un anglais approximatif, les trois policiers qui ne comprenaient absolument rien mais qui réclamaient leur somme « cash or card ? » (les seuls mots qu’ils connaissaient hein !!). Puis ils nous ont demandé la facture des derniers ports où nous étions passés, heureusement, j’avais tout gardé et là ils nous ont reproché de ne pas avoir fait tamponner les factures donc avions- nous vraiment payé ?? Le monde à l’envers, Lionel, outré s’exprimait toujours dans un anglais approximatif, demande à parler au capitaine du port… Pas de bol, il se trouvait juste en face de nous…

Puis j’ai joué la carte de la pauvre malheureuse, je leur ai dit qu’ils étaient pas gentils et injustes, que nous étions d’honnêtes gens (même si on n’avait grugé quelques ports, mais je n’y ai pas fait allusion !) et là j’ai fondu en larmes, en leur disant que nous vivions un vrai cauchemar, que nous n’avions pas beaucoup d’argent et que 145 euros c’était beaucoup trop pour nous (« we are not Rotchild » avait bien dit Lionel).Sur ce, j’alpague un gentil papy français qui observait notre bateau et je lui explique la situation… Il me suggère d’appeler le Consulat parce que c’est un peu abusé ! Entre temps, Lionel était rentré dans le bateau pour préparer la somme mais en rassemblant nos derniers billets, s’est ravisé en constatant que c’étaient nos dernières économies et que c’est juste du vol et de l’abus de pouvoir. Refusant de payer, Lionel tend ses bras en disant « you gonna put me in prison ?? » (j’essayais de rectifier les fautes d’anglais mais je crois que les policiers n’y comprenaient rien de toutes manières). Et là, personne ne cède (entre temps, j’avais quand même réussi à récupérer les papiers du bateau et notre prise de quai), donc le policier suggère d’appeler le Consulat français, ce que Lionel était justement entrain de faire ! Et là, grande surprise, le Consulat nous répond, textuellement « et bien qu’ils nous envoient la facture, de toutes façons on va pas commencer à payer les dettes de tous les Français à l’étranger ! » « Mais qu’est-ce qu’on risque nous ? » « Bien pas grand-chose à vrai dire, rappelez quand même mon responsable demain matin pour confirmer ça mais pas d’inquiétudes ! »

Donc, on rend la jolie facture au policier et on lui dit qu’on vient d’avoir le Consulat, qu’il peut leur envoyer la dette, pas de problème, on a vu avec eux. Il est un peu surpris et sûrement très vexé, il nous fait donc signer un papier et nous promet d’envoyer tout ça ! Il peut bien se torcher avec s’il veut, il vient de nous faire perdre deux heures et il nous faut à présent trouver un endroit où passer la nuit. On largue les amarres de ce lieu maudit en nous ne retournant pas pour les saluer (ou alors nous aurions été grossiers et ils nous auraient empégué pour insulte à agent !) !Ils nous suivent en voiture sur le quai pour être sûrs que nous quittons bien les lieux ! On réalise mal ce qu’on vient de vivre avec Lionel, juste ubuesque ! On a cru à une caméra cachée pendant un moment tellement c’était énorme ! En tous cas on est bien contents de n’avoir rien laché, surtout pas à ces rats, et on réalise qu’on vient de déroger aux ordres de la police, nous sommes des hors la loi, ah ces Français !!!

Direction Marbella, le vent nous pousse vite et le port que nous avons repéré est bien situé dans la ville et surtout très correct au niveau des tarifs. Après avoir évité de justesse une série de bouées non signalées au GPS, nous voilà dans l’avant port, et là, « pof ! », la quille touche le fond, pourtant évalué à 4 mètres sur le GPS !Agrrrh, marche arrière, on décide de passer plus à droite et de s’amarrer à la première place du port, juste à l’entrée, avant les catamarans. Soudain, sur l’autre rive, un homme nous crie des mots impossibles à comprendre ! On se dirige dans sa direction et il nous explique qu’il y’ a un petit phénomène de marnage et que nous risquons de vraiment « poser » le bateau au fond du port si on reste là ! Bien, le cauchemar continue… Il nous indique toutefois un autre port à à peine 5 minutes. Changement de direction, nous pénétrons dans le port suivant en vérifiant bien le sondeur et nous optons pour une place sur l’un des premiers pontons, envahis de gabians. Je saute à quai pour amarrer le bateau, et je m’écrase lamentablement dans la fiente qui recouvre tout le sol… ça c’est fait. Pendant ce temps là, Lionel est en pleine manœuvre à l’avant et le bateau tourne doucement mais surement vers la gauche et là, je vois soudain la pendille remonter et se prendre dans l’hélice, qui force, le moteur ronfle et BANG, la corde qui pète ! Mais c’est pas vrai, ça va s’arrêter où ??? On parvient toutefois à finir la manœuvre et à attacher le bateau convenablement. C’est alors que Lionel découvre mon nouveau « revêtement »… et odorant en plus… Je ris jaune, sur mon pantalon que j’avais déjà déchiré lors d’une précédente escale, je suis maculée de traces blanches et je sens la crotte de mouette maintenant… Vive l’aventure ! On remplit les formalités avec le gardien de nuit qui est vraiment très sympa comparé aux flics de Malaga ! Moi j’ose pas trop m’approcher de lui parce que je sens vraiment pas la rose (et dire que j’étais déjà mal à l’aise car j’avais les cheveux gras…) puis je saute dans la douche chaude pour évacuer tout ça !

Le lendemain, une bonne lessive, une visite de la ville puis une rapide connexion Internet dans un bar car nous avons constaté qu’une vis de l’enrouleur de génois s’est abimée et qu’il va falloir changer la pièce… On envoie un mail à notre voilier Bandolais, Philippe pour savoir comment s’organiser , puis il s’agit de régler les quelques problèmes administratifs français… Vraiment pas pratique de ne pas avoir de connexion au port !

Visite de Marbella (et le ponton "criblé")
Visite de Marbella (et le ponton "criblé")
Visite de Marbella (et le ponton "criblé")
Visite de Marbella (et le ponton "criblé")
Visite de Marbella (et le ponton "criblé")

Visite de Marbella (et le ponton "criblé")

10 janvier 2015

Nous décidons de reprendre la mer en direction de Gibraltar afin de préparer le bateau avant notre première longue navigation. Au bout de quelques heures au soleil sur l'eau, le vent qui nous poussait gentiment tombe complètement... On est encore loin de Gibraltar et on aimerait arriver de jour car le coin est truffé de cargos, pas évident de s'y retrouver en pleine nuit... Mais impossible de démarrer le moteur car nous frôlons la panne sèche (nous envisageons de faire le plein à Gibraltar car l'essence est détaxée là bas). De longues heures s'écoulent et les milles défilent à une lenteur désastreuse... Seulement 30 milles nautiques nous séparent de la destination finale, une demi journée de navigation si le vent est de la partie mais c'est loin d'être le cas aujourd'hui !

La nuit noire sans lune tombe et on commence à apercevoir les innombrables cargos au loin, le GPS nous indique également leur position et leur vitesse. Nous arrivons près d'un premier groupe, au mouillage, le long de la Côte Est, sous le rocher de Gibraltar. On entend vrombir leur moteur lorsque nous passons près d'eux, la plupart sont éclairés mais on se sent microscopiques avec notre petit voilier et nos trois pauvres led allumées... Tout à coup, en s'approchant du Cap Europa Point, le vent remonte tout à coup et notre bateau repart de nouveau, droit sur les immenses machines d'acier !

On tire quelques bords, c'est très difficile d'évaluer la distance à laquelle se trouvent les monstres malgré l'aide précieuse du GPS. Des petits bateaux pilotes circulent à pleine vitesse entre les cargos pour les guider, des lumières que l'on voit fuser sur l'eau, sans vraiment savoir dans quelle direction ils se dirigent. Tout à coup, deux énormes cornes de brume résonnent derrière nous ! Nous sommes juste devant un immense paquebot qui nous indique par ce signal qu'il arrive à tribord. On vire de bord vite fait et on se retrouve nez à nez avec un autre, au mouillage ! Nous entrons peu à peu dans la baie, des lumières de toutes part, des cheminées d'usines et surtout un nombre incommensurable de gigantesques monstres d'acier posés ça et là, entre lesquels il nous faut slalomer avant d'arriver au port! De nuit, c'est presque terrorisant et nous avons du mal à repérer les amers au milieu de tous ces point lumineux... Enfin, nous devinons les feux d'entrée du port... Mais nous sommes face à une digue, pas bon, on tourne un moment, faudrait pas qu'on reste tanqué au fond, pas ici, pas maintenant car il est désormais plus de 2h du matin et nous avons grand hâte d'arriver ! Enfin, nous voilà amarrés dans la marina espagnole la moins chère de Gibraltar, quelques jours d'escale « technique » avant de réaliser notre première « traversée dans l'Océan Atlantique », cap vers les Canaries !

Arrivée à Gibraltar

Arrivée à Gibraltar

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A
Bjr !quek voyage!!!nous nousprepatons avec patrick a partir aussi sur voilier! Ca fait peur a vous lire mais j ai adore bien au chaud chez moi vous lire!!!j attendsla suite et j espere pas trop de desespoir!!!bravo a vous deux
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R
Salut les marins intrépides , je suppose que maintenant vous êtes aux Canaries sur un oçéan plus clément ,un meilleur ami surtout pour toi Emmeline qui n'en demandait pas tant ! Lionel par contre tu sembles comme un poisson dans l'eau , Je vous souhaite de poursuivre vos aventures salées au portant des Alizées ! A bientôt et au plaisir de lire à nouveau ce récit bien tourné !<br /> Ronan et Alida ,copains voileux d'Albert et Nicole , marins du Fantasia &quot;INAE 2&quot;
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A
Bravo les jeunes , bon courage et que le vent vous transporte vers vos rivages désirés !<br /> Merci à Emeline pour son récit toujours si passionnant pour un non initié comme moi .<br /> A + Amitiés Jacky
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T
Salut!<br /> Merci pour ces beaux récits, on s'y croirait. Bonne traversée, on pense à vous.<br /> Tom
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E
Depart pour les Canaries ce mercredi a 5h30 entre deux avis de vent frais... Notre première semaine de traversée risque d'être sportive et rafraîchissante....<br /> Merci encore pour votre soutien, bises à tous
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