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Iti Manawa

Iti Manawa

Les périples océaniques d'Emmeline et Lionel à bord de leur voilier Iti Manawa


Arrivée en Martinique, vive le ti punch !

Publié par Emmeline Moinier sur 23 Mars 2015, 17:23pm

15 mars 2015

Voilà 15 jours que nous naviguons en Martinique, cette longue transatlantique n’est plus qu’un mauvais souvenir, noyé à coup de ti punch et bananes flambées !

Nos dernières heures en plein Océan nous ont permis de discuter par VHF avec des pêcheurs de dorades et surtout de faire la connaissance de Sarah et Alex (et Havane, leur chien !) par le biais des ondes ! En effet, ayant entendu notre conversation avec les pêcheurs, nous entrons en contact et nous découvrons qu’ils sont partis des Canaries depuis bientôt un mois, soit une semaine avant nous ! Visiblement, ils n’ont pas rencontré les mêmes conditions de navigation que nous, ce dont nous aurons le loisir de rediscuter à terre puisque nous nous rendons tous au port du Marin !

Les dernières heures à bord sont interminables et la circulation se densifie à l’approche des îles, une veille soutenue s’impose alors. J’aperçois soudain une petite lumière dans la nuit noire, ça y est, terre en vue !! Avec Lionel, nous sommes trop contents, Pascal dort encore, il n’est que minuit !

Nous décidons de ralentir le bateau afin de ne pas rentrer de nuit au port car la baie du marin est pleine de hauts fonds sur lesquels nous ne voudrions pas nous échouer, surtout si près du but ! Nous tirons donc des bords dans la baie du marin au fur et à mesure que le jour se lève…Le vent est toujours assez soutenu mais à présent, la houle diminue considérablement, enfin !

Maria, la femme de Pascal, est arrivée depuis deux jours et nous attend au ponton de Saint Anne, le premier grand mouillage du Sud de La Martinique, juste à l’entrée de la baie du marin. Nous nous rapprochons des autres bateaux, nombreux, et nous mouillons l’ancre, enfin !!!

ça y’est, le bateau est à l’arrêt, après trois semaines non stop de roulis et tangage ! La pression retombe peu à peu, nous savourons notre petit déjeuner à table, sans avoir à tenir nos ustensiles ! c’est un véritable soulagement, d’apercevoir le rivage vert et dense et surtout d’être à l’arrêt ! Nous gréons rapidement l’annexe, le moteur démarre du premier coup et je regarde les garçons s’éloigner du bateau pour aller à terre récupérer Maria. Je trépigne d’impatience de pouvoir partager ma joie avec Maria, de poser pieds à terre ! Quel bonheur de la serrer dans mes bras, je suis tellement émue. Maria nous félicite pour notre courage et nous avoue avoir été très anxieuse toute la traversée, comme nombre de nos proches ! Elle arrive les bras chargés de fruits exotiques locaux, et de superbes morceaux de dorade, quel délice de savourer un bon repas tous les quatre autour d’un bon punch tropical, et oui, les retrouvailles, ça se fêtent et ça n’attend pas ! Je suis ravie de pouvoir échanger mes impressions avec Maria, très ouverte et compréhensive, nous allons enfin passer quelques jours de « récupération » bien mérités tous ensemble !

Terre en vue !

Terre en vue !

Punch tropical d'arrivée ! Mouillage de Ste Anne
Punch tropical d'arrivée ! Mouillage de Ste AnnePunch tropical d'arrivée ! Mouillage de Ste Anne
Punch tropical d'arrivée ! Mouillage de Ste Anne

Punch tropical d'arrivée ! Mouillage de Ste Anne

Mais d’abord, il faut gérer le « quotidien », c’est-à-dire le réapprovisionnement en produits frais et secs (pâtes, fruits et légumes, papier wc, lessive…) tandis que les garçons s’occupent des papiers d’entrée. Pour simplifier le tout, nous décidons de passer deux jours à la Marina du Marin, un des plus grand port des Caraïbes. Jackie avait tenté de préréserver une place par téléphone la veille de notre arrivée mais sans succès, d’ailleurs nos tentatives à la VHF semblent vaines.

Nous décidons donc de nous engager dans l’immense baie du marin, truffées de hauts fonds et d’aller mouiller le bateau à l’entrée de la Marina, pour nous rapprocher ainsi des commerces et éventuellement « forcer » un peu notre amarrage au port. Et ça marche ! Du temps que Maria et moi sommes au supermarché, on nous dégote une place au milieu des catamarans, juste à côté de Sarah et Alex, le fameux « boat copain » dont nous avions fait connaissance en fin de traversée ! Nous découvrirons au cours d’un apéro à bord le soir même que leur traversée d’un mois fut beaucoup moins sportive que la nôtre, limite pépère, leur temps à la barre se résumant à seulement 24heures ! Nous comparons nos routes et constatons qu’ils ont pris un itinéraire beaucoup plus au sud du notre, où le calme plat régnait… si on avait su !

Bref, après avoir réglé les lessives (compliqué à cause des grains intempestifs !) et remplis le frigo de boudins et de punch tropicaux et de poulet boucané, nous voilà mouillés à Sainte Anne, la baie située juste à l’entrée du Marin, décidés à faire une petite randonnée jusqu’à la fameuse plage de sable blanc des Salines. Nous longeons de superbes baies à l’eau turquoise, nous découvrons les crabes des sables et une forêt remplie de gommiers rouges, de mangroves, une végétation riche, luxuriante. Ça sent bon la terre, quel plaisir de sentir nos pieds s’enfoncer dans la terre (meuble, à cause des grains fréquents !).

Premier bain dans l’Atlantique, nous jouons dans les vagues, et nous pique-niquons sous les cocotiers, toujours entre deux averses (décidément !). Nous visitons une partie de la Savane des pétrifications, un ancien marais asséché, un dernier bain sous les cocotiers et nous voilà de retour à bord !

Cocotiers, plage de sable blanc, mangrove et marché, la vraie vie peut commencer !
Cocotiers, plage de sable blanc, mangrove et marché, la vraie vie peut commencer !Cocotiers, plage de sable blanc, mangrove et marché, la vraie vie peut commencer !Cocotiers, plage de sable blanc, mangrove et marché, la vraie vie peut commencer !
Cocotiers, plage de sable blanc, mangrove et marché, la vraie vie peut commencer !Cocotiers, plage de sable blanc, mangrove et marché, la vraie vie peut commencer !
Cocotiers, plage de sable blanc, mangrove et marché, la vraie vie peut commencer !Cocotiers, plage de sable blanc, mangrove et marché, la vraie vie peut commencer !

Cocotiers, plage de sable blanc, mangrove et marché, la vraie vie peut commencer !

Puis nous entreprenons notre première navigation en mer des Caraïbes, direction le Rocher du Diamant, l’Alizé est toujours aussi soutenu avec une moyenne de 25 nœuds. Nous longeons les côtes verdoyantes, dominées par des pitons montagneux et nous mouillons à Petite Anse d’Arlet, un petit bourg sympathique et très calme où nous aurons l’occasion de plonger parmi les nombreux poissons, coraux et tortues !

Puis notre route continue vers un endroit coup de cœur, Anse Noire, en direction de la baie de Fort de Fance. Un mouillage idyllique, face à un ponton entre deux falaises, du sable noir et des cocotiers, des fonds marins superbes et des tortues partout ! Nous assistons aux pêcheurs à la senne, (une pêche au filet), à Anse Dufour, la baie juste à côté, habitée par des pêcheurs. Nous y ferons la connaissance de Magali, elle tient le snack sur la plage et nous concocte un super repas de poissons grillé, poulet et cabri colombo et poulpe, arrosé de d’un succulent punch coco local décoiffant, surtout après notre petite rando jusqu’au Cap Salomon, que nous avons bouclée par nuit noire (et oui, ici le jour tombe à 18h et on se fait régulièrement surprendre !). Nous passerons deux jours dans ce mouillage paradisiaque, où Agnès, la livreuse de fruits et légumes avec son kangoo qui passe trois fois par semaine, nous fera découvrir mille et une façon de cuisiner les fruits et légumes locaux ! Pour sûr, on y repassera !

Notre périple nous amène non loin de Fort de France afin de rapprocher Pascal et Maria de l’aéroport. Nous mouillons dans la mangrove, en face des Trois Ilets, mais les fonds vaseux nous font déraper et nous voilà contraints de rajouter une deuxième ancre afin d’assurer la prise. Il faut dire aussi que les vents n’ont pas diminué depuis notre arrivée, des BMS fréquents circulent sur la VHF et nous affrontons notre premier grain « blanc » à presque 40 nœuds ! Impressionnant, et surtout, inquiétant, moi qui nous croyais enfin tranquilles sous les tropiques, bein non, les navigations sont toujours aussi intenses et sportives, et les vagues nous aspergent régulièrement sur le pont… Encore une fois, en discutant avec locaux et plaisanciers, tous nous ont confirmé que les Alizés étaient vraiment soutenus cette année, que c’est plutôt rare d’avoir autant de vent et de pluie !

Bref, moi j’espère que ca va se calmer parce que c’est plutôt stressant de laisser le bateau seul toute une journée lorsqu’on sait que le vent fort tire sur la chaîne qui risque de déraper à tout moment dans une rafale plus forte que les autres. Et puis même la nuit, notre alarme de mouillage réglée sur le GPS nous alerte régulièrement que le bateau chasse sur son ancre…

7 Mars 2015

Puis il est temps de déposer Maria et Pascal à Fort de France, Maria prend son avion le soir même. Un dernier petit restau typique chez Jocelynce, au dessus des halles du marché aux fruits et légumes et nous voilà à la recherche éperdue d’un taxi collectif ou d’un bus pour l’aéroport. Mais visiblement, le samedi après midi, c’est déjà le week end pour la plupart des locaux, impossible de trouver un moyen de locomotion jusqu’à l’aéroport, à pourtant seulement 10 minutes !

Nous voilà donc repartis à toute vitesse en bateau à travers la baie de Fort de France pour se rapprocher au maximum de piste d’aéroport, au Lamantin. Ancrés au milieu d’une petite baie, semées d’épaves, après de rapides au revoir, Lionel emmène Maria et Pascal en annexe à travers une crique qui s’enfonce dans la mangrove. L’aéroport semble vraiment proche puisque nous sommes quasiment sous la piste d’atterissage ; les avions vrombissent au dessus de nos têtes !

Le soir, nous voilà de nouveau seuls…ça fait drôle, tout à coup… Nous réalisons soudain que nous n’avons plus aucune contrainte de temps, si un endroit nous plaît, on peut y rester tant qu’on veut. Mais d’un autre côté, plus personne pour partager les apéros et les endroits à découvrir, pour rigoler et nager ! Mais comme m’a dit Lionel « chérie, nous voici enfin en lune de miel ! »… Vu sous cet angle, en effet, la vraie vie peut commencer !

Et pour Lionel, la vraie vie, c’est kiter bien sûr ! Il a repéré quelques kiters dans la baie de Fort de France. On se met au mouillage dans l’Anse Mitan, un quartier hyper touristique et ravagés par les constructions sauvages des années 80-90 qui dénaturent complètement le paysage et nous voilà partis en quête du spot ! Et là, surprise, à la base nautique, Lionel retrouve un copain avec qui il passé son diplôme de voile à Marseille ! On fête les retrouvailles à grand renfort de rhum, on a droit à une dégustation des meilleurs crus en bonne compagnie !

A cette occasion, Lionel apprend qu’ils sont à la recherche d’un moniteur de wake board pour la saison à venir… qu’à cela ne tienne, le lendemain Lionel rencontre le patron du club et ils conviennent d’un accord ! Facile la vie sous les Antilles ! On ne pouvait pas rater cette opportunité de job aussi facile, en dépit du cadre hyper touristique des lieux, c’est là que les client seront les plus nombreux ! et puis la vie sous les Antilles coûte cher et nous avons perforé notre budget largement depuis notre départ de Bandol avec tous les problèmes rencontrés, un petit renflouage des caisses de bord est le bienvenue !

En attendant, nous voilà partis à la découverte de Fort de France afin de procéder au " ravitaillement des produits de base " et de parcourir la ville. Nous marchons beaucoup, même malgré mon entorse du petit doigt de pied et en dépit des nombreux travaux qui jonchent la ville. Et nous recroisons Sarah, Alex et leur chien Havane ! décidément, et on sait qu’on les recroisesra encore !

Puis nous longeons la côte Ouest Martiniquaise en direction du Nord, nous observons plusieurs petits villages typiques de pêcheurs, puis Saint Pierre, l’ancienne capitale ravagée en 1902 par l’éruption de la montagne Pelée qui ensevelit la ville à l’exception d’un prisonnier protégé par les épais murs de sa prison. Le mouillage est pittoresque, la ville au premier plan, sur les flancs de forêt tropicale, avec le volcan en arrière plan.

Nous nous promenons à la découverte du village, et nous assistons même à un combat de coqs, le sport national en Martinique, un peu comme à l’hippodrome sauf que là, y’a du sang et l’arène est sommaire, mais les paris vont bon train !

Nous faisons la connaissance de Will qui travaille au restaurant de sa cousine, nous discutons un long moment tous les trois de la vie en Martinique, son point de vue nous éclaire sur différents aspects dont nous nous doutions (un taux de chômage énorme, les jeunes locaux qui consomment beaucoup de crack et le rhum Depaz, le meilleur de la région !)

Le lendemain, visite de la fameuse distillerie à flanc de volcan, nous découvrons comment est confectionné le rhum agricole, c’est la pleine saison, l’usine tourne à plein régime ! Au retour, une dame nous propose de nous déposer en ville, elle finit sa journée à la distillerie, une gentille rencontre. Ici les gens semblent beaucoup plus simples et abordables, les locaux plaisantent avec nous, c’est moins touristique et plus pittoresque, exactement ce que l’on recherche ! Faire le marché est vraiment très agréable et nous échangeons quelques mots avec Claire, une baba cool blanche qui vit en Martinique et qui cultive et vend sa propre production de fruits et légumes. Elle nous fait découvrir quelques fruits locaux « oubliés » absolument délicieux et nous explique que les Martiniquais sont victimes du diabète à cause de leur alimentation trop riche en sucre. Un peu de boudin créole, poulet boucané (cuit dans du jus de canne à sucre) quelques accras et nous voilà de nouveau à bord pour rejoindre Anse Mitan où Lionel bosse pour son premier jour le dimanche !

Rocher du Diamant, Petite Anse d'Arlet, Anse Dufour, Anse Noire, apéro !
Rocher du Diamant, Petite Anse d'Arlet, Anse Dufour, Anse Noire, apéro !
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C
Eh bien voilà déjà une bonne chose de faite...beau challenge parfaitement réussi , c'était le plus dur...désormais la navigation va être certainement plus cool...Profitez bien de ces quelques mois en Martinique, c'est magnifique et loin du stress de la vie d'ici....Vous allez avoir plein de beaux souvenirs, faire de belles rencontres que du bonheur....Bon séjour donc et à plus tard pour de nouvelles aventures......
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E
Oui Claudine, tu as bien raison, ici pas de stress, la vie est vraiment douce sous les tropiques, et les paysages sont superbes ! Nous faisons en effet pleins de belles rencontres, souvent bien arrosées, la belle vie quoi ! et ce n'est que le début...!
T
après un bon pt repas chez les Boulerand avec jack et anita, et connaissant votre périple, je vs félicite pour votre navigation trans atlantique!! je sais que vs allez pouvoir profiter de bien jolies rencontres, et cette vie d'aventuriers va vous enrichir de plein d'émotions....profitez profitez profitez<br /> gros bisous à vs deux et BON VENT !! mh
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E
une vie d'aventures, tous les jours de nouvelles découvertes, nous sommes vraiment conscients du bonheur que nous sommes en train de vivre ! que ça dure ! Gros bisous Marie Hélène
T
Félicitation à tous les deux! Et bon job Lionel!
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E
Coucou vous quatre ! Enfin la vraie vie, loin du stress de la métropole ! ca nous va bien (Lionel a les cheveux qui repoussent !) Merci pour vos gentils petits mots ! Gros bisous
Y
Salut vous deux,<br /> <br /> Bon, le récit, je l'ai eu avec Jackie tout au long de la traversée et vos premiers temps à l'arrivée. Vendredi, Pascal m'a raconté sa version. Mais là je viens de lire la version officielle et illustrée en plus. Très belles photos. Profitez-en bien. Gros bisous
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E
Salut Yvon et Valérie,<br /> ma vision est un peu dramatique, je le conçois, mais j'avais besoin d'extérioriser à ce moment là ! à présent, la transat est bien loin et on profite enfin de petites navigations plus tranquilles (et bien arrosées !), pleins de belles rencontres de marins ''expérimentés, si enrichissantes ! Bonne navigation en Provence, sur la Méditerranée ''salée''. Gros bisous

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